Les enjeux de l’industrialisation au Sénégal
Les conceptions sont disparates et les points de vue divergent sur la question de savoir si la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE) permettra réellement au pays d’entamer son décollage économique et de se ranger parmi les pays nouvellement industrialisés. Beaucoup restent sceptiques à l’idée, et les discours de réformes tant prônées sonnent mal aux oreilles de tous ceux à qui l’expérience des échecs des politiques néolibérales conserve encore des séquelles. En quoi le PSE diffère-t-il des autres plans de développement basés sur la mise en œuvre d’une politique IDE attractive, le recours au partenariat public et privé et à d’autres mesures destinées à satisfaire aux exigences des bailleurs de fonds ? La majorité de la population apprend de son échec ; toutes ces questions soulèvent des doutes en ce qui concerne la pertinence du PSE.
Selon l’économiste Mamadou Moustapha Kassé, la principale raison d’échec de l’industrialisation du Sénégal consiste en ce qu’il demeure sous l’emprise du système néolibéral ayant entraîné le pays dans le cycle de l’endettement perpétuel malgré toutes ses potentialités en termes de ressources et de facteurs humains. Selon lui, le PSE affirme une claire volonté des gouvernants à faire de l’industrialisation un véritable levier de croissance, mais encore faut-il le placer au cœur des stratégies de développement. Toujours selon lui, l’Afrique a gagné sa place à l’échelle économique planétaire grâce à l’importance géostratégique de ses matières premières. En rapprochant les intérêts économiques, financiers et technologiques du continent à ceux des pays émergeants, l’Afrique pourra rebâtir des politiques industrielles compétitives, toujours selon ses dires.
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