Avec l’émergence et l’expansion du télétravail à une vitesse grand V, il naît une nouvelle ère. Les termes « télémigration » et « télémigrants » sont partout sur les textes d’actu sur la toile. En parlant de globalisation du télétravail, les médias et les analystes évoquent également l’avènement de ce concept novateur qu’est la télémigration. À quoi consiste-t-il ? Qui est concerné ? Qu’est-ce que cela pourrait changer à l’avenir ?
Définition de la « télémigration »
Le terme « télémigration » désigne le mode d’intégration des télétravailleurs qualifiés sur le marché du travail international. On utilise alors le terme « télémigrant » pour designer ces travailleurs issus des pays étrangers, capables de rivaliser avec les professionnels locaux qualifiés. Les télémigrants proposent leurs services depuis leurs pays, exerçant dans des bureaux virtuels. Ils font partie du personnel d’une entreprise implantée dans un autre pays et ils sont là, avec toute l’équipe locale, sans l’être vraiment.
Il est certain que la crise sanitaire du Covid-19 a déjà fait un énorme trou dans la structure des travailleurs qualifiés dans de nombreux pays européens et ailleurs. Si avant, le télétravail et l’externalisation de services en offshore touchait que les activités considérées comme secondaires et sans valeur ajoutée pour les entreprises mères, aujourd’hui, les télémigrants se font recruter pour réaliser des tâches de plus en plus stratégiques. Les compétences rares se frayent un chemin pour mettre en place une sorte de démocratisation de l’accès à ces services, jadis peu répandus. Les télémigrants sont en mesure de répondre à des demandes plus complexes : missions de comptabilité, programmation, conception web, architecture et bien d’autres postes exigeants des connaissances approfondies et de grands diplômes d’études et de formation professionnelle
Les changements apportés par la télémigration
S’inscrivant dans le même registre que le télétravail, la télémigration crée aussi de nouvelles habitudes et de nouveaux rituels dans le monde de l’emploi. Les rapports entre salarié et employeur peuvent subir quelques modifications. La délocalisation des emplois qualifiés ouvre l’accès au recrutement des profils adaptés aux besoins des entrepreneurs. Avec ce concept, les recruteurs devraient voir venir vers eux, des télémigrants fiables et performants pour occuper des postes demandant des grands diplômes.
Certains analystes voient naître une nouvelle ère, une nouvelle forme de mondialisation : la mondialisation 4.0 ! Selon Richard Baldwin, un grand professeur d’économie internationale, cette nouvelle vague de mondialisation se traduirait par « l’ouverture des secteurs de services dans les pays riches à la concurrence de pays pauvres avec tous les avantages et inconvénients du secteur des services que nous avons observés dans le secteur manufacturier ».